< PreviousOBJECTIFS DU CHAPITRE:C������� 6365L� ������� �� �’������������ �� �������� Organiser et gérer l’équipe de campagne et les militants Prévoir et suivre le financement d’une campagne Maîtriser les risques liés à une campagneINTRODUCTION366Les ressources humaines et financières du candidat sont à la base de toutes les opérati ons électorales menées. Dans ce cadre, l’organisati on revêt une importance essenti elle, encore trop souvent sous-esti mée par certains candidats. Cett e situati on diminue l’efficience de leur campagne. À l’inverse, une organisati on et des méthodes de gesti on abouti es améliorent l’efficacité des ressources mobilisées.Pour mener sa campagne, le candidat cherche en premier lieu à trouver des ressources humaines suscepti bles de l’accompagner dans sa démarche. Ce cercle va peu à peu s’agrandir. Rapidement, les tâches des uns et des autres se précisent. Le défiorganisati onnel se profile. Le candidat ne peut se contenter d’un organigramme sans contours définis ou, au contraire, d’une structure trop rigide où l’initi ati ve est découragée, lorsqu’elle n’est pas interdite. Le candidat et son équipe élaborent un mode de foncti onnement propre. La campagne électorale est structurée de sorte qu’elle donne à chacun de ses membres la capacité de s’investi r au mieux.Le choix des locaux, à première vue sans enjeu, s’avère primordial pour que l’équipe s’implique et travaille dans des conditi ons efficaces. De la même manière, l’animati on des équipes représente un facteur clé important. Les militants consti tuent un réel apport, pourtant souvent sous-employé. Cett e ressource humaine n’est par ailleurs pas toujours mise en place de façon adéquate. La fraude électorale se révèle également trop sous-esti mée, sans réelle organisati on pour la gérer. Ce même phénomène s’observe à propos de la protecti on des données sensibles. Chacun de ces domaines peut être la source de nombreuses difficultés et parfois conduire à la défaite lorsqu’il n’a pas été sérieusement pris en compte. En d’autres termes, tous ces éléments s’avèrent décisifs dans la réussite d’une campagne électorale.LES LOCAUX DE CAMPAGNEFrançois C. Trétarre3671. Les locaux de campagneDans le cadre de sa démarche électorale, le candidat fait usage de locaux de campagne. Ces derniers sont de deux sortes : ◆Le siège, centre de la campagne où œuvre l’équipe du candidat. ◆Les permanences, vitrines locales ouvertes au public.Le nombre de permanences au sein de la circonscripti on électorale dépend de son étendue géographique et des moyens à dispositi on. Les campagnes d’envergure comportent jusqu’à plusieurs permanences ainsi qu’un siège disti nct. Dans le cas d’une compéti ti on à budget modéré, la permanence se trouve souvent au siège de campagne.Il est fréquent que les parti s politi ques disposent de locaux dans les principales villes. En dehors des périodes électorales, ils sont employés à divers ti tres. Durant les campagnes, ils sont souvent mis à dispositi on de leurs candidats.Les choix concernant le siège et les permanences dépendent de l’envergure de la campagne électorale.Envergure de la campagneFaibleMoyenneGrandeTrèsgrandePermanenceNonOuiOuiPlusieursSiège de campagneNonNonOuiOuiLes locaux dans le cadre d’une campagne à faible budgetDans l’hypothèse d’une campagne à faible budget, pour diminuer les frais, le candidat se passe de permanence et emploie souvent son domicile en tant que siège. Il y installe par exemple une ligne téléphonique supplémen-taire et aménage une salle de réunion voire un espace de travail pour accueillir les volontaires. Ces derniers contribuent également à la campagne depuis l’extérieur, souvent de leur domicile. L’implicati on et l’efficacité s’en trouvent diminuées et la coordinati on s’avère plus complexe. Mieux vaut généralement privilégier un tra-vail centralisé. Les outi ls numériques peuvent cependant apporter une réponse à une décentralisati on du tra-vail : vidéoconférences, espace de travail collaborati f, listes de diff usion ou encore agendas partagés simplifient et améliorent la gesti on des tâches à distance.EN PRATIQUEA. Le siège de campagne La sélecti on d’un siège de campagne est une démarche importante. L’équipe est censée y travailler dans de bonnes conditi ons pour être efficace. Le plus souvent, cet endroit n’est pas ouvert au public.Trois principales contraintes interviennent dans le choix d’un siège de campagne. En premier lieu, celui-ci est uti lisé seulement durant une courte durée. Ensuite, il doit être immédiatement opérati onnel sans aucune restricti on, dès les premiers jours de campagne. Enfin, il est matériellement difficile d’en changer par la suite.Les aspects prati ques concernant le choix d’un siège de campagne sont de plusieurs ordres, aucun n’est à négliger. Le premier concerne l’emplacement. Il impacte les possibilités de fréquentati on et donc d’implicati on des collaborateurs. Le candidat s’eff orce de choisir un endroit central afin que les volontaires puissent s’y rendre aisément. Le siège de campagne Tableau 6-1 : locaux nécessaires à la campagneCHAPITRE 6 • LA GESTION ET L’ORGANISATION DE CAMPAGNEManuel de campagnes électorales368comporte généralement plusieurs espaces séparés. Leur nombre et leur configurati on dépendent de l’organisati on de l’équipe1. Le siège est, par nécessité autant que par nature, compati ble avec la structure 1 Voir « L’organisati on de l’équipe de campagne », page 383.et le foncti onnement désirés. En guise d’illustrati on, une dispositi on avec des pièces trop éloignées nuit à la communicati on interne et entrave la synergie des équipes. À l’inverse, une pièce centrale peut ne pas correspondre au travail simultané de diff érentes acti vités.Le local du siège de campagneLa durée de locati on pour un local de campagne est souvent problémati que car une compéti ti on électorale est par nature éphémère. Le siège est uti lisé lors de la campagne officielle mais peut cependant être requis auparavant, lors de la phase de préparati on. Trouver un espace disponible aux dates désirées et pour une pé-riode aussi courte se révèle difficile. Le local doit en outre être immédiatement foncti onnel. Cett e exigence vise par exemple les lignes téléphoniques et la connexion Internet. Selon le contexte, les démarches d’installati on peuvent prendre plusieurs semaines voire plusieurs mois. Il est en conséquence indispensable que tous les outi ls soient disponibles à temps pour l’équipe. Enfin, la faible durée de la compéti ti on électorale empêche de changer de locaux. Même s’il survient une limitati on ou un obstacle majeur, tout déplacement s’avère presque impossible sans nuire au bon déroulé de la campagne.La logisti que du siège de campagne doit être opérati onnelle et en adéquati on avec les besoins des opérati ons électorales menées. Il dispose de plusieurs éléments : ◆D’un accès Internet et d’un télécopieur ; de plusieurs lignes téléphoniques pour les opérati ons de télémarketi ng. ◆D’ordinateurs et d’imprimantes ; du matériel nécessaire aux réunions. ◆D’un tableau comportant les photographies, coordonnées et responsabilités des membres de l’équipe de campagne ; du calendrier de campagne. ◆D’une carte avec les bureaux de vote, la classificati on par type d’électorat et la progression des opérati ons de communicati on.EN PRATIQUEB. Les permanences Outre le siège, le candidat dispose le plus souvent d’une, voire plusieurs permanences. Leur rôle premier consiste à accueillir et informer les électeurs. Elles consti tuent également une vitrine pour le candidat et lui permett ent d’accroître sa visibilité, notamment en facilitant son implantati on locale.Leur emplacement s’avère déterminant. Un siège de campagne requiert une superficie importante. Il peut être localisé dans une zone à faible coût et moins exposée puisqu’il est un endroit fermé au public. Ce n’est pas le cas d’une permanence. Celle-ci est généralement située dans une rue très passante. Les frais locati fs sont souvent beaucoup plus élevés. Mais la surface requise pour accueillir visiteurs et militants reste faible. C’est pourquoi siège et permanence sont la plupart du temps dissociés.Les individus venant s’informer dans les permanences sont généralement des habitants déjà acquis à la cause du candidat ou sur le point de l’être. Un bureau d’informati on permet de les recevoir, de répondre à leurs att entes et si possible de les convaincre de soutenir l’homme politi que, notamment en devenant militant. Les diff érents prospectus de campagne Manuel de campagnes électoralesPAGES MANQUANTESVous consultez actuellement un extrait,seules quelques pages sont disponiblesFrançois C. TrétarrePAGES MANQUANTESPour en savoir plus, rendez-vous surwww.campagnes-electorales.comCHAPITRE 6 • LA GESTION ET L’ORGANISATION DE CAMPAGNEManuel de campagnes électorales3966. L’équipe terrain Les militants consti tuent la force vive de toute campagne. Leur principal rôle consiste à parti ciper aux acti ons de communicati on du candidat sur le terrain. Une parti e de ces intervenants provient des adhérents du parti politi que et parti cipe régulièrement aux compéti ti ons électorales. D’autres, qui ne sont pas toujours adhérents du parti , contribuent seulement à certaines campagnes afin de soutenir un candidat précis.Le travail des militants consiste en des tâches diverses : ◆Réaliser des acti ons de porte-à-porte ou de collage d’affiches. ◆Mobiliser et contacter les électeurs par téléphone. ◆Tenir la permanence de campagne et les stands lors d’événements. ◆Accompagner le candidat dans les visites de quarti ers. ◆Transporter les parti cipants sur les lieux des rassemblements. ◆Délivrer les lett res et prospectus aux habitants, distribuer des tracts aux électeurs. ◆Parti ciper sur Internet aux réseaux sociaux, forums et blogs. ◆Intervenir dans la logisti que et la préparati on des acti ons de communicati on. ◆Collecter des informati ons sur le terrain et les remonter au siège de campagne.Un candidat sans base militante renonce à ces possibilités ou les confie à des professionnels dont la rémunérati on réduit le budget de campagne. Ce coût empêche la réalisati on d’autres acti ons de communicati on. De surcroît, les militants sont souvent plus réacti fs et flexibles que des professionnels. Cependant, l’appel à des militants implique la prise en compte des contraintes liées à leur gesti on, leur moti vati on et leur formati on. Trop souvent, les militants sont envoyés au contact des électeurs sans être formés. Le résultat se révèle négati f : les taux de persuasion enregistrés restent faibles et des erreurs préjudiciables au candidat sont commises.Lors d’une campagne électorale, la mobilisati on des militants peut être orientée selon deux grands axes. Elle peut être ascendante (bott om-up) si ce sont les volontaires qui se mobilisent pour le candidat au travers d’initi ati ves en sa faveur ou descendante (top-down) si c’est lui qui les mobilise afin de réaliser des acti ons de communicati on planifiées. Dans le premier cas, le candidat incite les habitants à contribuer à sa campagne en réalisant eux-mêmes diff érentes initi ati ves et, dans le second cas, le candidat mobilise des volontaires au sein d’acti ons dont il est directement à l’origine. La situati on dépend en fait de la notoriété du candidat ainsi que de la popularité et des enjeux de l’électi on. Plus ceux-ci sont élevés, plus le grand public est suscepti ble de se mobiliser lui-même pour le candidat. Des idées d’acti ons leur sont par exemple proposées sur le site Internet de campagne : se faire livrer des tracts pour les distribuer dans leur quarti er, appeler des habitants grâce à un script de conversati on fourni, collecter des fonds auprès de leurs proches...Une campagne ascendante correspond à un grand nombre de personnes mobilisées avec une certaine lati tude sur de peti tes acti ons proposées par l’équipe du candidat. Celle-ci met à dispositi on du public des kits de communicati on, des outi ls et des idées d’acti ons à mett re en oeuvre de manière relati vement autonome. Les équipes locales du candidat accompagnent ces initi ati ves, créent des synergies ou encore forment les volontaires.L’ÉQUIPE TERRAINFrançois C. Trétarre397À l’inverse, une campagne descendante se base plus sur le maillage territorial traditi onnel des parti s politi ques. Les militants sont moins nombreux mais plus impliqués. Leurs acti ons sont contrôlées et planifiées et ce schéma laisse peu de place aux initi ati ves.Certaines campagnes peuvent se situer à mi-chemin. Elles exploitent d’un côté une base militante structurée pour des acti ons complexes et de l’autre font appel au public en leur proposant des acti ons et en laissant place aux initi ati ves en faveur de la campagne.Dans le cas d’une mobilisati on descendante, deux types de gesti on des militants sur le terrain sont envisageables : la gesti on d’appoint et la planificati on. La gesti on d’appoint nécessite un coordinateur local qui contacte les militants afin de vérifier leur disponibilité, peu avant chaque opérati on. Cett e méthode s’avère efficace sur les campagnes électorales de faible envergure ou lorsqu’il existe un fort maillage territorial de coordinateurs. À l’inverse, la planificati on exige que les militants indiquent leurs disponibilités futures pour être aff ectés en conséquence aux acti ons de communicati on prévues.L’animati on locale des militantsSur les circonscripti ons électorales importantes, notamment celles comportant diff érentes villes, il y a souvent plusieurs permanences et diff érents groupes militants. Chaque secti on locale est gérée par des coordinateurs. Deux types d’acti vités sont à diff érencier. Les premières ont trait à l’animati on de la vie de la permanence : ges-ti on des plannings, des acti vités, de la messagerie électronique... Les secondes correspondent à l’animati on des militants, à la coordinati on des acti ons de terrain mobilisant les volontaires.FOCUSAfin de consti tuer une base militante suffisante, le candidat œuvre à travailler une réelle démarche de recrutement.6.1. Le recrutement des militants Le recrutement des militants qui mènent les acti ons de communicati on sur le terrain consti tue un facteur qui contribue à la force d’acti on d’un candidat. Les ressources humaines représentent l’une des trois ressources de toute campagne électorale avec le financement et le temps. Pour accomplir des opérati ons de porte-à-porte, de démarchage téléphonique, de présence dans les rues, et pour toucher plusieurs fois chaque votant19, une base militante acti ve est 19 Voir « Les objecti fs », page 27.nécessaire. Le potenti el de recrutement dépend du contexte, du type de l’électi on, de l’influence du candidat et de son parti politi que, mais également du type de campagne menée : une campagne de mainti en, menée par un candidat sortant, est souvent moins mobilisatrice qu’une campagne de conquête. La disponibilité des militants, leur moti vati on et leur efficacité varient tout au long de la compéti ti on. Une base militante supérieure aux besoins lisse ces variati ons sans nuire à la capacité d’acti on du compéti teur.(1) Le recrutement des militants pendant la phase de préparationAu départ, le candidat qui représente un parti politi que s’appuie sur la base militante locale de son parti . Il s’agit d’un avantage compéti ti f appréciable qui lui permet de bénéficier de ressources humaines opérati onnelles avant ses adversaires. Pour autant, parvenir à mobiliser Manuel de campagnes électoralesPAGES MANQUANTESVous consultez actuellement un extrait,seules quelques pages sont disponiblesFrançois C. TrétarrePAGES MANQUANTESPour en savoir plus, rendez-vous surwww.campagnes-electorales.comNext >